Les éoliennes font-elles du bruit ? Tout ce qu’il faut savoir
Les éoliennes jouent un rôle de plus en plus central dans le paysage énergétique français et mondial, en réponse aux objectifs climatiques. Mais derrière leur silhouette élancée, une question revient souvent : « les éoliennes sont-elles bruyantes ? » Cette interrogation, fréquemment posée par les riverains et les opposants aux projets éoliens, soulève des débats aussi bien techniques que sociaux.
Dans cet article, nous allons explorer en détail l’impact sonore des éoliennes, comprendre comment et pourquoi elles émettent du bruit, et démêler le mythe de la nuisance sonore de la réalité mesurée sur le terrain.
Quand les éoliennes rencontrent le vent
Le bruit des éoliennes provient de deux sources. D’une part du bruit aérodynamique, généré par le passage des pales dans l’air, créant des turbulences à leur extrémité. Ce bruit peut ressembler à un soufflement continu ou un léger frottement, surtout lors de vents soutenus. Le bruit aérodynamique dépend fortement des conditions météorologiques (vitesse et sens du vent, humidité, température) ainsi que de l’implantation géographique de l’éolienne.
Pour atténuer le bruit aérodynamique, les constructeurs s’inspirent de la nature : certaines pales sont aujourd’hui équipées de microstructures en forme de picots (ou serrations) comme les plumes des ailes de certains oiseaux (rapaces). Ce principe biomimétique permet de casser les turbulences de l’air, et donc de réduire significativement le bruit aérodynamique, sans impacter la performance énergétique de la machine. D’autre part, du passage de la pale devant le mat qui crée une zone de compression de l’air qui engendre une onde sonore.

À quelle distance peut-on entendre une éolienne ?
Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), les émissions acoustiques audibles des éoliennes sont, bien souvent, « très en deçà de celles de la vie courante ».
Le bruit d’une éolienne située à 500 mètres d’une habitation est de 35 dB (A), soit moins de bruit que nos appareils quotidiens proches (réfrigérateur) ou que certaines situations quotidiennes (rue).
Cette intensité sonore décroît fortement avec la distance : au-delà de 1 km, le bruit devient souvent inaudible pour l’oreille humaine.

Le code de la santé publique impose aux parcs éoliens de ne pas ajouter au niveau sonore préexistant (bruit résiduel) plus de 5 dB (A) le jour, et de plus de 3 dB (A) la nuit.
Pour mesurer le bruit résiduel d’un site, nous réalisons chez les futurs riverains d’un projet, une étude acoustique. Cette étude est renouvelée après son implantation.
Des études acoustiques rigoureuses avant et après l’installation d’un parc éolien
Chez energieTEAM, nous attachons une grande importance à la transparence et au respect des normes acoustiques tout au long du développement d’un parc éolien.

Avant l’implantation, nous réalisons une étude acoustique complète : des sonomètres sont installés dans les jardins des riverains volontaires les plus proches de la future zone. Ces appareils mesurent le bruit existant (résiduel), en l’absence d’éolienne. Afin de compenser la gêne éventuelle liée à la présence temporaire des sonomètres, une indemnisation est proposée aux habitants concernés. Des simulations de l’impact de l’éolienne sont ensuite réalisées sur des logiciels spécialisés.
Après la mise en service, nous effectuons de nouveau les mesures chez les riverains. L’objectif est de comparer les niveaux sonores : éolienne en fonctionnement et à l’arrêt, pour s’assurer que l’impact acoustique reste conforme à la réglementation et aux modélisations initiales, c’est-à-dire que l’émergence ne dépasse pas plus de 5 dB (A) le jour, et plus de 3 dB (A) la nuit. Ces études nécessitent des conditions météorologiques très précises (directions du vent dominantes, vitesse de vent moyenne à forte, absence de pluie…). Pour cette raison les sonomètres sont placés plusieurs semaines en attente des bonne conditions. Lorsque cela est le cas un programme de marche/arrêt des éoliennes est intégré dans le logiciel de la machine.
Ces études sont confiées à des cabinets indépendants spécialisés. Ce processus garantit une analyse objective et transparente, indispensable à la bonne intégration des projets dans leur environnement.
Quelles sont les solutions pour réduire le bruit des éoliennes ?
En plus des pales aérodynamiques conçues par les fabricants pour limiter les turbulences et réduire le bruit du vent, chez energieTEAM, nous utilisons plusieurs techniques :
- Implantation réfléchie par rapport aux zones d’habitation
- Réduction de la vitesse du rotor (bridage)
- Maintenance régulière et entretien
De plus, les nouveaux modèles d’éoliennes sont conçus pour être plus silencieux et performants. (vitesse de rotation réduite).
Les nuisances sonores des éoliennes : mythe ou réalité ?
Il serait faux de dire que les éoliennes sont totalement silencieuses. Mais par rapport à d’autres sources de bruit environnemental, leur impact sonore est faible, localisé et encadré par la loi.
En réalité, la perception du bruit varie fortement d’une personne à l’autre. Là où certains n’entendent rien ou s’y habituent rapidement, d’autres peuvent percevoir le son comme une gêne, même à un niveau sonore très faible. Cette différence s’explique par la sensibilité auditive propre à chacun, mais aussi par des facteurs comme l’attention portée aux bruits, le contexte de vie ou encore les conditions environnementales.
Dans les zones très calmes, le son des éoliennes peut parfois devenir le bruit le plus perceptible, ce qui le rend plus présent dans l’esprit de certains riverains. Ce phénomène peut alors entraîner une forme de gêne psychologique ou émotionnelle, indépendamment de l’intensité sonore mesurée.
C’est pourquoi il est essentiel de tenir compte à la fois des données techniques et du ressenti des habitants, pour que chaque projet soit intégré de manière responsable et respectueuse du cadre de vie local.
Conclusion : comprendre le bruit des éoliennes
Les éoliennes ne sont pas particulièrement bruyantes, surtout lorsqu’on les compare aux nuisances sonores urbaines ou routières. Elles respectent des normes strictes et les innovations permettent de limiter encore davantage le bruit.
Cependant, il est essentiel de dialoguer avec les riverains avant tout projet, de réaliser des études d’impact acoustique et de faire preuve de transparence. L’acceptabilité sociale des énergies renouvelables passe aussi par l’écoute des perceptions locales, au-delà des simples mesures en décibels.

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